Bac, l'article

B.A.C. , Le dernier rempart !

 

 

Les Cow-boys, dans l’ancienne appellation du public.

Les « Chasseurs » ou les « Bacman » dans le jargon policier, termes toujours d’actualité d’ailleurs.

 

Ce ne sont pas des héros, ni des Supers flics, mais simplement des passionnés qui rejouent au Gendarme et au voleur de leur enfance, dans la rue au bas de leur immeuble, au quotidien, et avec une passion animée de chaque instant.

 

Pourtant rien de glorieux, de servir dans une BAC :

Pas de statuts de service spécialisé, et donc retour à la barrière d’un commissariat ou aux archives, sur un simple claquement de doigts d’un politicien ou d’un patron fébrile et anxieux ;

 

Des heures entières à passer sur le bitume à voir le mal partout, en espérant faire une bonne affaire, le bon flag, qui fait remonter les pulsations dès les premiers pas à la poursuite de l’individu qui s’enfuit.

 

Mais l’action n’est pas le seul quotidien des fonctionnaires de police composant les BAC ; les planques, les nuits très calmes, le maintien de l’ordre et les servitudes telles que les assistances à d’autres unités font aussi parties du boulot.

Ces flics, au demeurant très sympas quand on les côtoient de près, contrairement à ce qu’ils laissent transparaître parfois, ont choisi ce job pour l’adrénaline, c’est vrai, et ils vivent leur passion de « chasseur » en toute simplicité, en ne s’inquiétant pas du regard ni de la critique des autres.

 

Difficile pour eux de concevoir la « police » dans un bureau, elle se fait dans la rue au plus près de la population ; c’est là qu’ils se sentent le plus utiles.

Leur bureau à eux, c’est leur voiture banalisée.

Ils sont en première ligne, et sont au contact des auteurs de délits et de crime parfois, mais aussi en rapport avec les victimes et leur détresse, et également en contact avec les témoins dont les récits sont souvent le point de départ de leur « chasse » nocturne.

En fait, ils sont les premiers à connaître l’état de santé d’une agglomération, et par conséquent de la société, comme tous les autres flics de terrain d’ailleurs.

 

… ( ) IL y a maintenant une dizaine d’années, quand on parlait de ce métier, l’on ne voyait dans les reportages que le côté infime et inexact des incidents et des « bavures policières », sans avoir tous les ingrédients relatifs à une même affaire, et surtout sans connaître les réalités d’un métier extrêmement difficile, mal aimé et pourtant  nécessaire.

 

Les victimes se faisant de plus en plus entendre, le sentiment d’insécurité ne faisait que croître. Plus rien ne pouvait taire cette réalité.

 

Aujourd’hui, la tendance semble s’inverser, pour se rallier à l’opinion publique, et nous constatons que l’image de la Police change, les fonctionnaires passant de ringards, à  des personnes méritantes et dévouées.

Dans le contexte actuel, il est raisonnable de dire que l’opinion publique n’a jamais autant été du côté de la Police. ( )…

Les statistiques n’étaient pas aussi présentes dans les années 90 qu’elles ne le sont maintenant dans les années 2000. Ceci peut expliquer l’activité débordante des BAC sur des agglomérations moins importantes que les Gros centres.

En effet, les villes telles que Paris, Lyon, Marseille et autres, ont une criminalité BAC très soutenue, ce qui oblige le service et les fonctionnaires à faire le tri entre affaires de petite et de grande importance, en fonction de l’offre et de la demande, sous couvert de la voie hiérarchique d’ailleurs, le reste des missions étant assurées tout de même, par une partie du service, ou un autre service complètement indépendant.

 

Il suffit d’une ou deux équipes de chaque catégorie de délinquants pour faire flamber les statistiques et non pas le nombre d’auteurs de délits.

De plus, l’une de ces bandes interpellée, résout à elle seule, plusieurs dizaines de faits.

Mais le problème est bien plus permissif. Ces personnes interpellées, sont, faute de moyens judiciaires, laissées libres ou convoquées quelquefois un an plus tard pour être jugées. Les faits constatés continuent leur ascension du fait de la liberté de leurs auteurs.

L’expérience montre que plus de 80% des personnes interpellées sont des récidivistes attendant souvent d’être jugés pour d’autres faits, ou des faits similaires.

Dans les villes, c’est la petite délinquance qui nuit le plus au quotidien de la population, accroît son mécontentement, et le sentiment d’insécurité.

Cet état de fait oblige les BAC à ramener ce que l’on appelle du « tout venant », les grosses affaires se faisant rares parfois.

Les statistiques concernant les interpellations vont donc galopant, ce qui n’est pas forcément  indicateur de mauvaise santé de l’agglomération.

Ces choses là ont toujours existé, mais n’étaient pas révélées.

Certaines de ces interpellations plus courantes sont effectuées dans les villes plus importantes, par d’autres services de voie publique, tels que services de délits routiers,  brigades canines et autres compagnie d’interventions etc. …, et par tous flics qui se respectent, quels que soient leur service d’appartenance.

 

Les rivalités entre services sont le plus souvent le fait de la hiérarchie que des fonctionnaires de terrains eux-mêmes.

En effet, qu’ils soient en tenue ou en civil sur le « tapin », tous écument les bas fonds d’une société de plus en plus décadente.

Quoiqu’il en soit, belles affaires ou non, ces BACMAN, comme on les appelle, restent des gars simples dans l’ensemble, avec un caractère bien trempé pour la plupart, passionnés par leur boulot, mais dont encore certains d’entre eux rêvent de faire valoir leur ego aux yeux des autres flics !

Heureusement, ce côté cow-boy bien présent dans les années 80, tend à disparaître avec les formations et le suivi actuel, ainsi qu’aux nouveaux tests de sélection nationaux.

La période actuelle me permet d’avancer que ces « bricoleurs du tapin », eu égard aux moyens matériels et même juridiques parfois, ont encore de belles années devant eux pour vivre leur passion de « chasseur » dans les bas fonds de nos agglomérations.

 … (  ) Malgré les moyens mis à leur disposition, la motivation de ces  fonctionnaires est intacte, et  n’a d’égal que le refus d’une société à avouer son utilité au sein de la « Grande Maison ».

 

Voilà le quotidien de ces flics, beaucoup d’improvisation, des résultats aléatoires, peu de reconnaissance, mais un avantage de taille pour de nombreux élèves :

 

Travailler en civil et se fondre dans la masse, côtoyer de près certains délinquants intimement appelés par leur prénom au fil de leurs multiples interpellations et récidives, et qui leur rappelle les séries télévisées de leur enfance, où leurs héros conduisaient une grosse américaine Rouge avec des bandes blanches sur les flancs.